DP et DMP, ou DP ou DMP ?
Deux dossiers, l’un le Dossier Pharmaceutique (DP), lancé fin 2008 et aujourd’hui adopté par plus de 98% des officines et plus de 28 millions de patients, l’autre, le Dossier médical personnel (DMP), lancé en 2004, et mis en place pour 350.000 patients, moins de 5.000 professionnels de santé libéraux et 350 structures de soins.
La France est l’un des pays développés ayant le plus fort taux de consommation de médicaments par habitant et celui dans lequel les prescriptions non conformes semblent le plus fréquentes, constate le rapport sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament des Prs Dominique Costagliola et Bernard Begaud, pharmacologues et épidémiologistes. Des mesures sont donc proposées pour lutter contre les conséquences de ces mésusages jugés ici comme « un fardeau considérable, d’ampleur comparable aux grands fléaux sanitaires qui touchent notre pays ».
Alors que le développement de coopérations interdisciplinaires s’accélère, en particulier avec les pôles et les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), cette revue de la littérature portant sur les coopérations entre médecins généralistes et pharmaciens montre que, malgré les attentes de certains professionnels, leur mise en place et leur efficacité pour le patient se limitent aujourd’hui à quelques grands domaines d’intervention. Les conclusions, publiées dans l’édition de septembre de la revue Santé Publique-Pratiques et Organisation des soins, engagent pour la France, au contraire d’expériences étrangères, à une collaboration progressive plutôt qu’à une substitution !
Le Ministre de la Santé en avait fait une priorité avec les 12 engagements du Pacte Territoire-Santé. Plusieurs textes relatifs à l’installation des jeunes médecins dans les territoires isolés concrétisent cet engagement d’avancer vers l’égalité d’accès aux soins, avec, en particulier, la création de contrats de praticiens territoriaux de médecine générale et le renforcement des contrats d’engagement de service public.
Ces mesures incitatives, votées en loi de financement de la sécurité sociale pour 2013, font partie des douze engagements du Pacte territoire santé.
Cette étude de l’Université du Michigan alerte sur un risque double de caillots sanguins, avec les cathéters centraux à insertion périphérique (PICC), souvent privilégiés pour la délivrance d’antibiotiques, de solutions de nutrition et de chimiothérapie, par rapport à d’autres cathéters veineux centraux (CVC). Ces conclusions, publiées dans l’édition du du Lancet, appellent à travailler au développement de cathéters plus sûrs pour ces patients à risque élevé et dont les soins exigent ce type de dispositif sur le long terme.
Basés sur le recensement de 798 fiches de déclaration d’incidents, ces résultats 2012 de l’Observatoire de la sécurité des médecins révèlent un léger recul du taux de victimisation avec, néanmoins un nombre de déclarations d’incidents bien supérieur à la moyenne nationale et, dans 3% des cas une arme à l’appui. Alors que le taux de dépôt de plaintes reste faible, seul un incident sur 3 donnant lieu à dépôt de plainte, l’Ordre appelle ses médecins, trop résignés, à déclarer systématiquement les violences dont ils sont victimes.
A l’heure de la réorganisation de la visite médicale des laboratoires pharmaceutiques en France, cette étude de l’Université de Colombie-Britannique (Canada) montre des médecins généralement mal informés sur les effets secondaires des médicaments au cours de ces visites. Selon l’étude, publiée dans l’édition du 10 avril du Journal of General Internal Medicine, la majorité des médecins généralistes recevraient peu ou pas d’informations sur les effets secondaires, via la visite médicale, et restent dans l’ensemble, toujours sensibles, dans leur intention de prescription, à l’effet de la visite.
La rentabilité de la télésanté pour les patients atteints de maladies de longue durée reste encore à démontrer, selon cette étude britannique d’évaluation économique et pragmatique, publiée le 22 mars sur BMJ.com. Dans le cas des ALD, ajouter au traitement et aux soins standards un suivi par télésanté n’apporte pas de gain d’années de vie de qualité et reste à un coût bien au-delà du seuil de rentabilité fixé.
97%, c’est la proportion de médecins (britanniques) qui déclarent avoir prescrit des « placebos » à leurs patients, des placebos, au sens de traitements dont l’effet n’est pas prouvé face à une pathologie donnée, au sens d’examens superflus ou au sens de médicaments sans principe actif. Ces résultats, publiés dans l’édition du 20 mars de la revue PLoS ONE, suggèrent que la prescription et l’utilisation des placebos sont plus répandues qu’on ne le pense –ici au Royaume-Uni- et surtout, que les médecins eux-mêmes, pensent encore que les placebos peuvent « aider » les patients.
Les infirmières, une fois formées, sont tout à fait capables d’assurer certains soins ou actes, jusque-là réservés aux médecins, démontre cette étude espagnole, publiée dans l’édition du 21 mars du Journal of Advanced Nursing. Dans un contexte de déserts médicaux, d’interdisciplinarité et de développement de maisons de santé pluridisciplinaires, ces résultats, favorables à la délégation de tâches médicales peuvent contribuer à réduire les résistances au changement.