L’intelligence artificielle (IA) est enn train de révolutionner le diagnostic et la médecine personnalisée, il est temps que les cliniciens se forment à l’analyse des risques et plus largement aux probabilités, souligne cette équipe d’experts de l'Université du Maryland (UMSOM).
Ainsi, si les outils d’aide à la décision basés sur l’IA sont désormais intégrés à de nombreux logiciels de gestion, la valeur ajoutée de ces nouvelles technologies dépend bien de la façon dont les médecins interprètent et répondent à ces prévisions, ce qui exige des compétences qui font actuellement défaut à beaucoup, soulignent ces experts dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
Lorsqu’un patient se présente aux Urgences avec un essoufflement et mentionne un antécédent d'insuffisance cardiaque congestive, la probabilité que le médecin urgentiste teste le patient pour une embolie pulmonaire est réduite d'un tiers- même si l’embolie pourrait être la cause de l'essoufflement. Cette étude menée par une équipe de cliniciens de l’Université de Californie de Los Angeles (UCLA) sensibilise ainsi les médecins urgentistes à ce biais d’ancrage fréquent qui consiste dans ce cas à négliger, parfois, la recherche de caillots sanguins dans les poumons.
La multimorbidité a-t-elle un impact sur le traitement des maladies chroniques et doit-elle influer sur les décisions thérapeutiques ? C’est la question que se pose cette équipe de l’Université de Glasgow, à travers une large méta-analyse de la littérature : de nombreuses personnes vivent avec plusieurs affections de longue durée (ALD), mais, « du coup » il devient difficile de décider du traitement le plus approprié, car on ignore si les traitements indiqués pour une condition en particulier, fonctionnent aussi bien chez les patients atteints de plusieurs affections.
La pandémie COVID a épuisé les dernières ressources des médecins et des soignants, quelle que soit leur profession de santé : c'est le principal constat de cette enquête nationale du Brigham and Women's Hospital (BWH) qui révèle des taux élevés d'épuisement professionnel liés principalement à la surcharge de travail, avec chez de nombreux personnels dont les infirmières, l'intention d’arrêter l’exercice professionnel.
L'hygiène des mains est la mesure clé de prévention des infections nosocomiales, à l’hôpital mais aussi au cabinet médical et en centre de soins infirmiers et pourtant, on estime que seulement 7 % des personnels soignants se lavent correctement les mains avant et après les soins. Aux États-Unis et face à la hausse incontrôlée des infections nosocomiales et IAS, 5 sociétés savantes rappellent aujourd’hui les bonnes pratiques de lavage des mains afin de mieux garantir la sécurité des patients mais aussi des personnels dans les établissements de santé.
Cette équipe de cliniciens et d’épidémiologistes de l’Université de Toronto se penche sur l’impact de la pandémie et son lot d’urgences médicales, sur les modes de consultation médicale des patients : le nombre de visites aux Urgences s’est-il substitué à une partie des consultations en soins primaires, que ce soit au cabinet du généraliste ou par téléconsultation ? Ces nouvelles données publiées dans le Canadian Medical Association Journal (CMAJ) confirment l’attachement de la plupart des patients à leur médecin traitant ainsi qu’une absence de substitution de la télémédecine aux visites aux Urgences.
Cette recherche menée à Université de Syracuse apporte un nouveau bilan des effets dramatiques de la pandémie sur les professionnels de santé de première ligne. Ce « bilan mental » met en lumière la prévalence très élevée du syndrome stress post-traumatique (SSPT), un effet jusque-là moins documenté que l’épuisement professionnel. Ce rapport, proposé dans le Journal of Psychiatric Research précise qu’au-delà du diagnostic formel de SSPT chez ces personnels de santé, la prévalence des problèmes de santé mentale sera lourde et durable pour la profession.
C’est un nouveau signal d’alarme tiré, sur le risque de stress, de burn out et de dépression, notamment dans les emplois stressants, associé à un trop grand nombre d’heures travaillées. En d’autres termes, chez les médecins, le risque de dépression augmente proportionnellement avec les nombre d'heures travaillées, conclut cette étude de l’Université du Michigan, menée auprès de plus de 17.000 jeunes médecins, et publiée dans le New England Journal of Medicine (NEJM).
La pandémie l’a déjà dramatisée, cette étude de modélisation, menée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’Université de Washington, à partir des données de la Global Burden of Disease Study (2019) confirme la pénurie mondiale de professionnels de santé, et la menace dramatique d’insuffisance d’accès aux soins de santé, dans la plupart des régions du monde.
Ainsi, le « besoin » se chiffre à plus de 43 millions de professionnels de santé supplémentaires, nécessaires pour atteindre les objectifs de couverture sanitaire universelle dans le monde.
En cette ère de poursuite de pandémie, qui suit une période de forte tension hospitalière, des interventions urgentes sont nécessaires pour renforcer le bien-être des médecins, la sécurité des patients et l’efficience des systèmes de santé, conclut cette nouvelle revue de la littérature. Un nouveau signal d’alarme sur l'épuisement professionnel des médecins et professionnels cliniciens, car ce burn out est associé à un risque multiplié par 2 d’incidents impliquant la sécurité des patients.