Basés sur le recensement de 798 fiches de déclaration d’incidents, ces résultats 2012 de l’Observatoire de la sécurité des médecins révèlent un léger recul du taux de victimisation avec, néanmoins un nombre de déclarations d’incidents bien supérieur à la moyenne nationale et, dans 3% des cas une arme à l’appui. Alors que le taux de dépôt de plaintes reste faible, seul un incident sur 3 donnant lieu à dépôt de plainte, l’Ordre appelle ses médecins, trop résignés, à déclarer systématiquement les violences dont ils sont victimes.
A l’heure de la réorganisation de la visite médicale des laboratoires pharmaceutiques en France, cette étude de l’Université de Colombie-Britannique (Canada) montre des médecins généralement mal informés sur les effets secondaires des médicaments au cours de ces visites. Selon l’étude, publiée dans l’édition du 10 avril du Journal of General Internal Medicine, la majorité des médecins généralistes recevraient peu ou pas d’informations sur les effets secondaires, via la visite médicale, et restent dans l’ensemble, toujours sensibles, dans leur intention de prescription, à l’effet de la visite.
La rentabilité de la télésanté pour les patients atteints de maladies de longue durée reste encore à démontrer, selon cette étude britannique d’évaluation économique et pragmatique, publiée le 22 mars sur BMJ.com. Dans le cas des ALD, ajouter au traitement et aux soins standards un suivi par télésanté n’apporte pas de gain d’années de vie de qualité et reste à un coût bien au-delà du seuil de rentabilité fixé.
97%, c’est la proportion de médecins (britanniques) qui déclarent avoir prescrit des « placebos » à leurs patients, des placebos, au sens de traitements dont l’effet n’est pas prouvé face à une pathologie donnée, au sens d’examens superflus ou au sens de médicaments sans principe actif. Ces résultats, publiés dans l’édition du 20 mars de la revue PLoS ONE, suggèrent que la prescription et l’utilisation des placebos sont plus répandues qu’on ne le pense –ici au Royaume-Uni- et surtout, que les médecins eux-mêmes, pensent encore que les placebos peuvent « aider » les patients.
Les infirmières, une fois formées, sont tout à fait capables d’assurer certains soins ou actes, jusque-là réservés aux médecins, démontre cette étude espagnole, publiée dans l’édition du 21 mars du Journal of Advanced Nursing. Dans un contexte de déserts médicaux, d’interdisciplinarité et de développement de maisons de santé pluridisciplinaires, ces résultats, favorables à la délégation de tâches médicales peuvent contribuer à réduire les résistances au changement.
En Angleterre, c’est idem. Cette étude apporte en effet un éclairage britannique sur une tendance européenne, constatée également en France dans l’exercice médical, la préférence des jeunes médecins pour une proximité du domicile parental, pour se former puis pour s’installer. Une tendance plus forte chez les jeunes médecins que ceux des précédentes générations, mise en avant par cette étude publiée dans le Journal of the Royal Society of Medicine, qui montre, qu’au Royaume-Uni, il y aussi des déserts médicaux.
Une baisse, en contradiction avec une politique industrielle française et européenne volontariste, explique l’Association des Industriels du médicament générique, le Gemme, qui reproche aux Pouvoirs publics d’actionner trop fortement « le levier comptable » au dépend d’une industrie stratégique pour la France. D’autres leviers, selon le Gemme pourraient en effet être envisagés.
Le Gemme représente 14 industriels du médicament générique, les laboratoires Arrow, Biogaran, Cristers, Delpharm, EG Labo, Hospira, H2 Pharma, Médis, Ranbaxy, Sandoz, Substipharm, Teva, Zentiva et Zydus soit 90% des acteurs de la filière.
Réduire le nombre d’évènements indésirables liés aux soins est favorisé, aussi, par l’amélioration de la qualité des pratiques professionnelles. L’accréditation des médecins, qui fait partie de la démarche, passe par la déclaration annuelle des médecins, au sein de leur spécialité, des évènements porteurs de risques (EPR) et par leur participation à un programme de réduction des risques incluant la mise en œuvre de recommandations et des formations spécifiques.
Et si c’était à refaire ? 25% -toutes professions confondues- des médecins généralistes et spécialistes, dentistes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes, vétérinaires, radiologues, et biologistes, ne referaient pas le même métier. Face aux transformations du marché de la santé, 60% d’entre eux se sentent menacés. Ces résultats du Scan CMV Médiforce, l’Observatoire dédié aux professions libérales de santé, mettent en avant deux craintes, celle d’une nouvelle concurrence tous azimuts avec l’Internet et celle à très court terme d’un manque de trésorerie.
« Il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre technologie a dépassé notre humanité »(x). L’organisation actuelle de notre société de production et de consommation conduit à une médecine de plus en plus spécialisée et les actes techniques sont la partie la plus valorisée financièrement. Le malade n’est plus une entité mais il est découpé en segments. Chacun des nombreux acteurs du soin se voit contraint de « faire avec » son petit morceau de malade.