Les directives cliniques c’est bien, car « cela contribue à accroître lle bon usage des médicaments », mais leur impact sur les patients n'est pas toujours pris en compte, conclut cette étude de l’université de Kent (Canterbury, UK). L’étude révèle en effet, dans la revue Health and Social Care in the community, que les patients souhaitent plus d'informations sur leurs médicaments et veulent également avoir leur mot à dire sur les produits prescrits.
Le Pr Janet Krska, expert en pharmacologie, mène ses recherches sur la lourdeur de l’utilisation des médicaments à long terme chez les patients. Avec son équipe et pour cette étude, elle a mis au point un questionnaire, le « Living with Medicines Questionnaire » ou LMQ qui permet d’évaluer le poids des traitements sur la qualité de vie. Le questionnaire couvre 8 thématiques, la relation avec le médecin traitant, les principales interférences des traitements avec la vie quotidienne, le manque d’efficacité thérapeutique, les effets secondaires et indésirables, les observations générales, le coût et l’absence d’autonomie. L’analyse des données de 684 répondants montre que :
- les patients qui prennent le plus grand nombre de médicaments qui sont aussi ceux qui subissent le plus d’effets indésirables sont aussi ceux qui souhaiteraient être mieux informés ;
- curieusement, les patients plus âgés estiment que l’utilisation de médicaments réguliers est moins lourde que les patients plus jeunes, même s’ils consomment plus de médicaments ;
- plus d’un quart des usagers interrogés souhaitaient obtenir plus d’informations sur leurs médicaments et avoir davantage leur mot à dire sur les médicaments prescrits ;
- une proportion similaire s’avère préoccupée par le prix des médicaments ;
- plus 50% sont préoccupés par les effets indésirables à long terme ;
- environ 11% se déclarent non satisfaits par l'efficacité de leur traitement ;
- entre 10 et 16% regrettent que leur traitement interfère avec certains aspects de leur vie quotidienne ;
- 30% déclarent même que « leur vie tourne autour des médicaments » ;
- 16% regrettent que leur médecin n’ait pas écouté leur opinion sur les médicaments ;
- 11% que leur médecin ne prend pas au sérieux les préoccupations concernant leurs effets secondaires.
Les directives cliniques sont une bonne chose, conclut le Pr Krska mais il existe un énorme besoin d’éducation des patients, et des professionnels de santé. On retient en effet et à nouveau, un manque d’écoute du médecin lors de la prescription.
Source: Health and Social Care in the community 30 July 2018 DOI : 10.1111/hsc.12624 Patient experiences of the burden of using medicines for long-term conditions and factors affecting burden: A cross-sectional survey
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