Dyslexie, dyspraxie et dyscalculie peuvent mener à l’échec scolaire. Ces médecins généralistes et pédiatres libéraux veulent proposer une consultation spécifique pour mieux repérer les troubles des apprentissages des enfants aux âges clés de 4, 5 et 6 ans. Cette recommandation fait suite à l’expérimentation menée en Ile-de-France et en Rhône-Alpes par les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) médecins et l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA). Un succès selon les familles et les médecins.
En France, 4 à 10 % des enfants d'intelligence normale présentent des troubles développementaux des apprentissages tels que la dyslexie, la dyspraxie, la dyscalculie et sont en situation d'échec scolaire. Or actuellement seule la moitié des enfants de 3-4 ans bénéficient du bilan de santé organisé par les PMI et l'Education nationale, faute d'infirmières et de médecins scolaires en nombre suffisant. Quant au bilan qui précède l'entrée en cours préparatoire, le taux de couverture fixé à 80 % est largement sur-estimé selon le rapport du Pr Danielle Sommelet, « L'enfant et l'adolescent :un enjeu de société, une priorité du système de santé ».
420 consultations spécifiques ont été menées par 52 médecins. Grâce à ces consultations, une ou plusieurs anomalies ont été repérées pour la première fois au cours d'une consultation sur deux
(52 %). Les troubles les plus fréquemment repérés par les médecins ont été :
les problèmes de vue (21 %) ;
les troubles de l'audition (10 %) ;
les troubles du langage oral (8 %).
L'expérimentation a permis le repérage de 152 situations potentiellement à problème et a recueilli l'adhésion forte des familles comme des médecins libéraux. Alors que 90% des parents ont perçu la consultation comme intéressante, 81% des enfants l'ont trouvée amusante. 98% des médecins mobilisés dans cette expérimentation souhaiteraient pouvoir la poursuivre.
En conclusion, ce test confirme l'intérêt de cette consultation « précoce » pour un meilleur repérage des troubles des apprentissages et des troubles psychoaffectifs chez les enfants de 4, 5 et 6 ans. Les médecins des URPS et l'AFPA souhaiteraient donc proposer l'extension de cette consultation à l'ensemble du territoire.
En faire bénéficier tous les enfants : Dans le cadre d'un déploiement de la consultation de repérage en cabinet libéral France entière, il s'agirait de donner aux médecins des moyens adaptés.
Ainsi, l'expérience réalisée a permis de mettre en place une consultation de repérage adaptée à la pratique libérale avec des outils adaptés, une mallette d'outils de dépistage comprenant 2 questionnaires, l'un, préalable à la consultation, destiné aux parents, l'autre aux médecins et 17 tests validés par un comité d'experts pour pratiquer ces repérages. Les médecins impliqués devraient recevoir une formation spécifique et être rémunérés par un forfait complémentaire.
Quelques améliorations possibles : Des améliorations sont d'ores et déjà envisagées, comme un allègement de la consultation afin qu'elle ne dure pas plus de 45 minutes, la validation d'une rémunération spécifique, la mise en œuvre d'une formation préalable des médecins et de passerelles
avec les médecins de PMI, de l'Education nationale et de la médecine scolaire, afin d'éviter les doublons et de pouvoir réaliser de véritables bilans.
Les médecins de URPS et l'AFPA souhaitent donc aujourd'hui contacter les Agences régionales de santé et le ministère de la Santé pour envisager la mise en place, sur tout ou partie du territoire, de ces consultations de repérage des troubles des apprentissages et psychoaffectifs.
Communiqué (Visuel) URPS et AFPA- Sylvie Courboulay
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