Aiguilles oubliées, malaises et ecchymoses, cette étude qui porte sur des données spécifiquement britanniques met en garde sur un petit nombre de complications, recensées par le National Health Service (NHS) comme effets indésirables d’un traitement par acupuncture. Au-delà des 365 incidents relevés sur 3 ans -mais non rapportés au nombre total de séances- on retiendra plutôt leurs types et leur absence, majoritairement, de sévérité. Mais tout de même… Des données publiées dans l’édition du 4 septembre de l’International Journal of Risk and Safety in Medicine et relayés par le NHS.
Car les effets indésirables rapportés sont l’oubli d’aiguilles (31%), les étourdissements (30%), la perte de conscience (19%), les chutes (4%), des ecchymoses ou des douleurs au site de l’aiguille (2%), le pneumothorax (1%) et autres effets indésirables (12%) tels que des bouffées de chaleur, des vomissements, des maux de tête ou autres douleurs. 95% des incidents ont été classés comme peu ou pas graves. Dans 59 incidents, des aiguilles ont été retrouvées par les patients, soit sur le chemin du retour, soit à leur domicile. Un évanouissement sur 3 a donné lieu à une consultation médicale d’urgence. Dans seuls moins de 10% des cas, l’incident a nécessité une évaluation plus poussée en urgence par un professionnel de santé.
Sur une période de trois ans, les chercheurs de la National Patient Safety Agency (Londres) et de la Peninsula Medical School (Plymouth) ont identifié, sr la période 2009-2011, 325 incidents rapportés sur des patients ayant subi un traitement par acupuncture. Un chiffre qui pourrait être sous-estimé, précisent les auteurs car les acupuncteurs recensés par les services de santé britanniques exercent très probablement selon des normes plus exigeantes. Contrairement aux professionnels de la santé conventionnels qui doivent être inscrits, au Royaume-Uni, comme en France, n’importe qui peut offrir un traitement d’acupuncture quel que soit son niveau de formation. Les patients qui choisissent l’acupuncture doivent donc s’assurer que leur acupuncteur est dûment qualifié et pratique dans des conditions d’hygiène et de sécurité.
La sécurité de l’acupuncture est devenue un enjeu de santé publique et si de plus en plus d’études portent sur ses bénéfices selon les pathologies, en particulier dans le traitement de la douleur chronique au bas du dos, de nouvelles études sur son rapport global bénéfice-risque, seraient opportunes. Car il reste probable, conviennent ici les auteurs, que de nombreux effets indésirables ne soient pas signalés du tout.
Enfin, il faut rappeler une précédente méta-analyse, publiée en mars 2011 dans le revue Pain, qui interrogeait sur l’ efficacité réelle de l’acupuncture, sur la base des données scientifiques disponibles et concluait qu’il n’y a que peu de preuves vraiment convaincantes de l’efficacité de l’acupuncture dans la prise en charge de la douleur, en revanche, des effets indésirables graves continuent d’être signalés.
Source: The International Journal of Risk and Safety in Medicine online September 4 2012 DOI 10.3233/JRS-2012-0569 Patient safety incidents from acupuncture treatments: A review of reports to the National Patient Safety Agency.
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