En Angleterre, c’est idem. Cette étude apporte en effet un éclairage britannique sur une tendance européenne, constatée également en France dans l’exercice médical, la préférence des jeunes médecins pour une proximité du domicile parental, pour se former puis pour s’installer. Une tendance plus forte chez les jeunes médecins que ceux des précédentes générations, mise en avant par cette étude publiée dans le Journal of the Royal Society of Medicine, qui montre, qu’au Royaume-Uni, il y aussi des déserts médicaux.
Le dernier Atlas de la démographie médicale du Conseil national de l’Ordre des Médecins indiquait les mêmes tendances pour la France, mettant en exergue des disparités entre départements d’une même région en matière d’attractivité et d’accès aux soins. 2 exemples, l’Ile-de-France avec Paris qui concentre 47,2% des nouveaux médecins inscrits vs la Seine-et-Marne qui n’en dénombre que 4%. Autre conclusion, une certaine stabilité de la formation à l’installation, dans certaines régions du moins, qui forment leurs médecins et les conservent, au-delà de 50%.
Cette enquête sur la mobilité géographique des médecins formés au Royaume-Uni, révèle ainsi que 36% ont été formés dans leur région d’origine et que 34% des hospitaliers et des généralistes s’installent ensuite dans la même région. Au Royaume-Uni, comme en France, cette répartition géographique inégale des médecins est un facteur majeur d’inégalité d’accès aux services de santé.
Le choix du premier lieu d’exercice à proximité de la « maison parentale» : Ici, Trevor Lambert, statisticien de l’Université d’Oxford et auteur principal du rapport conclut à un renforcement ces 15 dernières années de la tendance à s’installer à proximité de son lieu de formation et de se former à proximité de son domicile et l’explique, en particulier, par la mise en œuvre de programmes spécialisés de formation dans des hôpitaux non universitaires de proximité. L’autre explication viendrait de périodes de formation plus courtes donc incitant moins les étudiants à se déplacer plus loin géographiquement, pour se former. Mais, la caractéristique la plus frappante de l’évolution reste cette probabilité augmentée du choix du premier lieu d’exercice à proximité de la « maison familiale ».
Des attentes de carrière et des modes d’exercice différents, se font jour aussi au Royaume-Uni, constate l’étude. Les nouvelles générations de médecins sont plus susceptibles de prendre en compte les préférences de leur conjoint que les générations plus âgées et à mettre la priorité sur un équilibre de vie personnelle et professionnelle, quitte à opter pour des établissements non universitaires mais pluridisciplinaires, ce qui peut aussi expliquer ce choix de rester dans la région familiale. Une réduction de mobilité géographique qui, au Royaume-Uni comme en France « ne peut pas être durable: les médecins doivent aller là où sont les besoins ».
Source: The Journal of the Royal Society of Medicine 12 March 2013, doi: 10.1177/0141076812472617 Geographical movement of doctors from education to training and eventual career post: UK cohort studies (Fotolia© yanlev – Fotolia.com)
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